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Messages recommandés

C'est quoi ce mot météo.......,tracassez pas j'usqu'a -5 on peut rouler doucemnt et si beaucoup de neige on attend un peu
Prenez de la ficelle nylon un peu grosse car avec de la neige cela ramplace le principe des cheines sur nos deux roues ,ça ne fait pas tout mais cela dépanne.............

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das19 a écrit:
vous avez vu la météo ?


Ouaip, sur place froid (-6° à +2°) mais pas trop couvert et surtout pas de précipitations de prévues.
Par contre à Burgos mêmes températures, voir pire, et chutes de neige au programme!
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Salut les réchauffés !!!

Juste un mot pour vous souhaiter bonne route !

Hier j'ai fait une grande balade et sincèrement, je ne vous envie pas, bien trop froid pour moi !!!

amusez vous bien

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Dommage que je ne puisse pas me couper en 2 sinon j'aurai bien fait les PINGOUINOS et les MARMOTTES.

Je pense que vous aurez de la neige à BURGOS.

Bonne route et à bientôt,

Jean-Louis
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Das,

Je te pleins car je sais les cotes cassés. (Enduro)
Il faut prendre son mal en patience et ne pas tousser.

J'espère que tu seras vite rétabli.

A bientôt et Joëlle te bises

La Fourme
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Pas cool ça, Das. J'espère qu'il y a pas trop de dégâts.
Moi j'ai eu la chance d'être prévenu par les éclaireurs qui se sont retrouvés bloqué à Vitoria.
Départ reporté puis annulé, on verra ça l'année prochaine.

Ça t'es arrivé où ta chute? J'espère que tu as pu rentrer avec ta moto.
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c'est arrivé en espagne 150 kms de la frontiere a peu pres .le lieu exacte je sais pas!(avant vistoria)
on était un petit groupe sur la n1 pour ceux qui connaisent , dans une ligne droite ,il y avais de la neige au sol et le premier est tombé , puis le second , le troisieme du à la chutte du premiere ensuite moi voyant que je pouvais pas ni passé à coté ni freiné , j'ai coucher ma moto pour pas les hurtés et enfin le quatriéme qui est tombé aussi dont la moto est venu me taper dans le dos !
bilan deux motos hs et une cote cassée !
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Merde, c'est moche tout ça!!!

Vous étiez pas avec un groupe PAU???
J'ai discuté avec ces gars la bas hier matin et ils m'ont dit avoir eu 4 chutes dans leur groupe!

Pour moi et mon pote la route c'est faite sans grand encombre, on est parti mercredi de Salon de Provence et avons fait étape chez un autre pote à Bayonne.
Route le jeudi en Espagne sans souci, à part la grosse pluie le matin à San Sébastian et le froid, quelques flocons mais pas de quoi fouetter un chat!
Au retour pareil, plus froid, mais les routes étaient bien dégagées et le temps clément...
J'ai juste échappé à la chute sur une plaque de verglas en arrivant chez ma copine à Romans sur Isère ce soir, avec pas mal de bol et beaucoup de sang froid...

Encore désolé pour vos bobos, et vos motos, dommages que vous n'ayez pas pu participer cette année... Allez, courage et bon rétablissement à tous!
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la moto est chez moi , je suis descendu la cherchée aujourd'hui , elle est bien rayée ,carter culbu percé , garde boue avant eclaté , top case et sacoche gauche hs , bulle et d'autre petites chose !
oui j'étais avec le groupe de pau !
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Bonjour à tous,vraiment con pour ceux qui sont tombés,virée gachée et plus...
Moi je suis passé juste avant la neige,environ 1 h avec un groupe des landes.
Et je suis repartis dimanche ,j'ai fais une halte le soir pour dormir à hendaye là les landais sont rentrés le soir et moi le lundi ,par contre aprés villeneuve sur lot j'ai roulé sur la neige environ 20 kms
dur dur surtout que j'avais la remorque derriere.
Mais je suis rentré avec quelques frayeurs lundi soir 17h à aurillac avec seulement un petit -1°.
Autrement tout était superbe.
Pour ceux qui sont blessés je vous souaite un bon rétablissement.......

Et pensée pour ma belle............
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Allez, j'y vais de mon petit CR... Pour les amateurs de lecture, et pour ce qui sont en convalescence ça les occupera 2 minutes...
Par contre le CR ayant été rédigé à la base pour un autre forum, les membres cités ne vous évoquerons sans doute rien, ce qui peut peut nuire un peu à la compréhension!


Bonne lecture!

Mardi 5 Janvier :

Les fêtes de fin d'années sont à peine digérées et c'est vers 13 heures que je quitte la Haute-Marne de mon enfance où nous étions venus rendre visite à la famille. Le stress est à son comble, rien n'est prêt pour mon départ à moto et je dois en plus faire près de 400 km dans l'après-midi avant de pouvoir plier mes bagages. Il est 17H15 Quand j'arrive à Romans-sur-Isère, immédiatement je sors sacoche de réservoir et sac à dos pour y placer le peu de confort qui agrémentera mes 6 prochains jours : tente, duvet de compet', chaufferettes, vêtements chauds, etc... Je trouve un peu de place aussi pour quelques fromages et bouteilles de vin du pays.
18H45, la moto est enfin chargée et prête au départ, il fait déjà nuit et la température baisse tranquillement, je passe un petit coup de bigoph' à Drani pour lui signifier mon départ et mon intention d'arriver du côté d'Avignon sur les coups de 20H15... Je bisouille une dernière fois ma petite femme, qui s'inquiète déjà de me voir partir si loin, passe faire le plein histoire de rouler l'esprit tranquile, et c'est enfin le début de ce long périple qui doit me mener jusqu'au coeur de l'Espagne.
20H20, je n'ai pas menti et me trouve déjà à la sortie A7 - Avignon sud. Bon faut dire que j'ai pas amusé le terrain non plus pour tenir l'heure. Je me gare tranquillement et scrute les environs à la recherche de Drani et Cookie qui doivent me récupérer là, personne, j'en profite pour retirer casque et gants et me grille un petit clope! Invariablement les gens que je vois d'assez près pour lire leur étonnement sur leur visage me posent la même question : "Ça va? Pas trop froid à moto par cette température?" et je répond invariablement la même chose : "Bah, bien équipé y'à pas d'raison!".
J'attends une dizaine de minutes avant d'entendre enfin les moteurs de 2 motos vrombir et leurs rapports tomber dans une mélodie qui m'est familière : pas de doute ça ne peut être que Drani et Cookie.
Donc bisouillage, discutage, prenage de photos avant de se dire qu'on ne va peut-être pas camper là qu'il serait judicieux d'aller se mettre au chaud, ce qu'on ne tarde pas à faire en parcourant les belles routes qui nous séparent de la demeure de mes hôtes de ce soir. Les routes sont digne d'une bonne arsouille, mais la raison me rappelle que l'heure tardive et le chargement du VFR ne s'y prêtent pas vraiment. Et puis je suis encadré, alors je me laisse guider et me plie au rythme de Drani qui ouvre la route.
Arrivée à la casa Drani et Cookie, rangement des motos et déjà Drani est surpris par la "légèreté" de mes bagages, et ne comprends pas pourquoi à côté de moi il va sembler si chargé. Alors il décide de remédier à ça et remet un peu d'ordre dans ses bagages, c'est déjà mieux, mais pas encore ça, il faudra au moins 2 autres tentatives pour obtenir un résultat qui lui plait.
Bon du coup il se fait tard, et il faut songer à dormir si on ne veut pas partir à la bourre demain matin.


Mercredi 6 Janvier :

7H et des bananes, branle bas de combat, Cookie se prépare pour aller bosser et Drani fait du bruit ce qui me réveille, donc je suis bien obligé de me lever... Petit déj', petite douche derniers préparatifs et on est prêts à prendre le départ... Ah, ben non finalement, Drani à des remords et doit une nouvelle fois remettre ses bagages en ordre. Bon finalement c'est avec près d'une heure de retard que nous prenons la route sachant que nous devons encore faire le plein avant de prendre l'autoroute. C'est donc finalement vers 10H que nous nous engageons sur l'A54... Le soleil est au rendez vous mais les températures restent fraiches, ce qui ne nous empêche pas d'enchainer les kilomètres à vive allure. Du moins jusqu'à ce qu'un peu après Narbone Drani me fasse signe que son destrier à besoin d'avoine, je suis un peu surpris, nous avons fait à peine plus de 200km, mais bon c'est tout, nous nous arrêtons du côté de Carcassonne pour faire le plein et prendre un café. J'en profite pour envoyer un message à ma moitié pour la rassurer un peu... Aucun road-book n'était prévu, donc on ne sais pas vraiment ou on en est sur l'horaire, tout ce qu'on sait, c'est qu'on n'est pas en avance, il est déjà 12h15 et Drani c'est avancé en disant à GENTLEMEN DRIVER que nous serions sur Toulouse vers midi. Un petit coup de fil pour le prévenir, et nous reprenons la route. Sortie de l'A61, pas de GD en vue, au téléphone il nous dit être à l'entrée de l'entrée de l'A64, nous l'y retrouvons quelques minutes plus tard. Après un petit mangement dans une station service et diverses conversations avec GD que je rencontre pour la première fois nous reprenons la route direction Bayonne. Tout se déroule sans encombre, si on met de côté le fait que le veau de Drani consomme plus qu'un biker un jour de concentre et nous impose des arrêts tous les 250km tout au plus. Les choses se corsent à l'approche du pays Basque, un premier arrêt s'impose avant la nuit, la pluie nous à devancé de peu et les projections d'eau rendent rapidement la visibilité impossible... Quelques kilomètres plus loin c'est le déluge, un sac d'eau s'abat sur nous et je pense à GD qui nous suit confortablement installé dans son break... Mais à cœur vaillant rien d'impossible, à l'entrée de Bayonne GD reprend la tête et nous guide grace à son GPS jusqu'au nid douillet du bien nommé KEPA (Qui nous attend drapeau Basque en main) et de sa chère Duchess. Le temps de mettre les motos à l'abris et l'apéro ne tarde pas à être servi. La soirée se poursuit autour d'un bon repas et de conversations diverses et variées sur la moto et le forum... Repas qui s'achèvera sur une petite poire qui ne s'est pas vue mourir, mais déjà GD nous laisse et nous allons nous coucher car demain nous attend encore une grande journée...




Jeudi 7 Janvier :

Levé pépère vers 8H, nous n'avons qu'un peu plus de 400 km à parcourir aujourd'hui, soit environ 200 de moins que la veille. Donc le départ est prévu pour les alentours de 9H30. Kepa est déjà parti travailler et c'est donc Nathalie qui prends soin de nous pour le petit déj'. La douce odeur du pain grillé et du café fait frémir mes narines et me met en appétit. Drani ne tarde pas à pointer le bout de son nez, les yeux sont encore un peu fatigués de la route de la veille, et la pluie battante ne nous aides pas à nous mettre en train. Pourtant l'idée de toucher au Graal et l'excitation qui l'accompagne nous permet de puiser l'énergie pour remonter en selle, surtout que la pluie semble vouloir nous laisser en paix. C'est donc un peu avant 10H00 que nous prenons la route direction la frontière espagnole et Donostia... Malheur, nous sommes tout juste engagés sur l'autoroute que la pluie s'abat de plus belle, prévoyants nous avions pris soins d'empaqueter correctement les duvets harnachés sur nos selles afin qu'il ne prennent pas la flotte. La pluie se fait de plus en plus intense, et peu après la frontière le manque de visibilité m'empêchant de lire les panneaux fini par me dérouter sur une brettelle de sortie, nous nous arrêtons au pied d'une bicoque, paumée au milieu d'un échangeur routier, mais bon au moin on est à l'abri. On enlève les casque pour faire un petit coup de nettoyage, la buée s'est engouffrée sous le pin-lock que j'avais du mal remonter, mais là de nouveau c'est la cata, le pin-lock se barre et je comprends alors que le bitonio en plastique qui est censé le maintenir c'est fait la belle, il faudra poursuivre la route sans, et surtout avec un trou dans la visière en prime... Nous sommes trempés, heureusement ça n'a pas traversé, mais le cœur n'y est pas vraiment et nous mettons plusieurs dizaines de minutes avant de nous décider à repartir. Finalement la pluie se calme un peu et nous reprenons la route dans la bonne direction, mais toujours obligés de rouler tantôt visière ouverte tantôt fermée pour palier aux problèmes de buée. Enfin les kilomètres s'enchainent à une allure digne de ce nom, une arrêt essence nous permet de souffler un peu, on discute autour d'un café bien chaud et j'en profite pour expliquer à Drani quelques rudiments d'espagnol, n'étant moi même pas bien alerte dans ce domaine, donc : café con leche c'est un peu la boisson officielle des espagnols qui ne savent à peine ce qu'est un café tout simple qui se nomme là bas café solo et puis bon sin azucar ça veut dire sans sucre ; donc pour moi ce sera café solo sin azucar. Bon avec ça on va pas aller bien loin mais faut bien commencer quelque-part... Je profite de la pause pour acheter un chiffon digne de ce nom pour ma visière, étant donné que j'ai pourri celui de Drani, et c'est aussi de l'occase de faire une petite vérif' de la pression des pneus et acheter une ampoule, car un de mes phares m'a lâché la veille.
Un peu plus tard nous voilà reparti sur les belles routes d'Espagne, sachant que là-bas c'est limité à 120km/h partout ou presque et qu'il ne lésinent pas sur les moyens : tous les axes majeurs sont en 2x2 voies. Les ouvrages qui permettent de traverser les massifs montagneux du nord de l'Espagne bien que d'aspect simple sont impressionnant par la fréquence avec laquelle ils s'enchainent. C'est une succession de ponts et de tunnels débouchant systématiquement sur des paysages toujours plus beaux, à tel point qu'ils nous font oublier que la température descend petit à petit et atteint maintenant les -1°/-2°, ce qui ne nous empêche pas d'enrouler encore un peu de câble et de nous engouffrer dans ces courbes rapides à des vitesses de loin prohibées là bas, malgré les avertissement de Kepa sur la sévérité des contrôles. Mais l'inforad veille - même en Espagne - et nous fait penser à couper de temps en temps. Tiens, à un péage un camion de déneigement semble être en attente, je profite de l'arrêt pour aller voir le chauffeur et lui fait comprendre non sans mal que je souhaites savoir si les conditions de route à Burgos sont bonnes : "Hola, es bien a Burgos por...(je mime la conduite d'une moto)" - la réponse est rassurante : "No nieve à Burgos, es igual aqui".
Nous repartons apaisés par cette affirmations, Burgos n'est maintenant plus très loin, et la température diminue encore, nous montons sans vraiment nous en rendre compte jusqu'à près de 1000m d'altitude, le thermomètre fini par afficher -4°C et nous pouvons voir régulièrement des camions de déneigement prèts à intervenir, ce que je ne prends pas pour un bon présage car les panneaux lumineux affichent tous un gros flocon...
La fatigue se fait sentir et il est temps de faire une bonne pause et de manger un morceau, le plus dur est maintenant derrière nous. Nous sommes dans les environs de Burgos, et la station ou nous nous arrêtons regorges déjà de motos, des Girondins qui nous expliquent avoir pris la neige le matin même en partant, puis de drôles d'attelages : une caravane derrière un trike, la photo s'impose. On profite de cette halte pour tenter de faire sècher un peu les affaires mouillées par la pluie de ce matin, un petit coup de fil à ma douce pour la rassurer et la tenir informée de notre avancée. Une collation prise et les fringues séchées nous pouvons reprendre la route sereinement, la température se radouci un peu et nous filons maintenant tout droit sur Valladolid, on peut voir de plus en plus de moto.
Un dernier plein, il ne nous reste plus qu'un quarantaine de km à faire...
Après quelques détours en ville on trouve finalement le camp et après les formalités de l'inscription nous cherchons l'emplacement idéal pour planter le camp. Il faut faire vite car la nuit ne va plus tarder, après quelques discussions sur la meilleur manière de disposer les tentes et des "putains mais c'est quoi ce bordel comment elle se monte c'te tente!" de la part de Drani et un petit coup de main il temps de procéder à la corvée de bois! Pendant que Drani s'affaire à chercher où on peut trouver du bois avec des "Sorry, where is it possibeul to find wood???" (et oui je le laisse se démerder je sais pas comment on dit "bois" en espagnol!) moi je ramasse des branchages et des pommes de pin pour allumer notre futur fuego del campo. Nos voisins de camping nous proposent de s'unir pour ramener du bois à l'aide d'une grosse poubelle.
Une fois cela fait il reste à allumer le feu, mais c'est pas gagné d'avance, il faudra s'y reprendre à trois fois et l'aide d'une fiole d'alcool pour parvenir à allumer quelquechose qui ressemble enfin à un feu! Nos voisins de campement nous expliquent alors que pour camper aux Pinguïnos il faut 2 choses : FUEGO Y WHISKY!
Bon petit récapitulatif, les tentes sont montées, le feu est allumé, les motos sont au repos ; il ne reste plus qu'à s'occuper des pilotes. Une bonne bière avec un morceau de cochon à la broche sont les bienvenus, on en profite pour faire la rencontre d'autres français venus, eux, de Bretagne. Un petit tour du camp et nous découvrons divers stand ou l'on trouve tout ce dont un motard peut avoir besoin : accessoires pour le pilote et la moto, gadgets en tous genres, souvenirs, bières et même des stands où il ne se vend que des bouteilles d'alcool!
De retour vers notre camp, nous pouvons constater que notre feu semble être attrayant, 4 jeunes squattent là, et n'ont même pas l'air de remarquer notre retour. Drani et moi ne voyons pas ça d'un très bon œil mais cela semble être tout à fait normal pour eux... Notre feu, que nous avons eu tant de peine à allumer... Ils ne prennent même pas la peine de nous saluer, encore moins de nous remercier ou de savoir qui nous sommes et d'où nous venons! Bon tant pis, nous allons taper la causette avec les voisins (Roberto, José et Fati) fans de BMW. Nous tentons de défendre des argumentaires sur nos motos respectives malgré la barrière de la langue, se flattant finalement mutuellement - un peu hypocritement - d'avoir fait d'aussi bons choix! Nos nouveaux amis Madrilènes nous offrent quelques whisky avant de nous entrainer avec eux dans un de ces espèces de bal monté moderne ou l'on peut entendre les enceintes hurler de bons vieux morceaux de rock à motards! Les verres s'enchainent au rythme de la musique et les rencontres se multiplient, dans la majorité des cas nous ne comprenons pas un traitre mot de ce que nous racontent nos interlocuteurs, mais bon on se paie une bonne tranche de déconnade jusqu'à pas d'heure. La journée à tout de même été longue pour nous et, l'alcool aidant, la fatigue se fait sérieusement ressentir. Il est 4h30 et nous regagnons nos palaces pliants pour y reposer nos carcasses imbibées (enfin surtout la mienne...).


Vendredi 8 Janvier:

Le jour se lève et, mes yeux n'acceptant que très mal la lumière, mes paupières se plissent. Putain, mal au crane, mal au bide... Oh, merde, ça remonte ; juste le temps de s'extraire du duvet et de la tente et puis : RAAAOOOOOUUUUUUULLLLLL... C'est sur, y'à un truc que j'ai pas digéré hier, sans doute le cochon à la broche... Le reste de la matinée ressemblera à ça jusqu'à ce que Drani me fasse croire que ma moto s'est couchée pour arriver à m'extraire de ma tanière! Le pleutre, me prendre aux sentiments... Mais bon, au moins je suis debout, enfin à peu près, je comprends pas vraiment ce qui se passe, j'ai le mal de mer, c'est sur, je ne mangerai plus de ce cochon espagnol!
Drani casse une petite graine, au menu : terrine de taureau, fromage et saucisson. Moi la simple vue de la nourriture me file la gerbe, je préfère me réchauffer près du feu et attendre que mon organisme se décide enfin à accepter mes excès de la veille.
Bon Drani me secoue un peu et me motive pour aller faire un tour à pied histoire de voir si on trouve pas un endroit ou acheter du pain, parce que le fromage et la terrine c'est bon, mais c'est meilleur avec du pain. On gagne donc le centre de Puente Duerro et découvrons là quelques bars et autres étals ou l'on peut savourer des churros con chocolate ou encore acheter d'autres gadgets pour motards. Nos quelques courses faîtes, je me sens déjà mieux, l'idée de participer à la balade de l'après midi nous traverse l'esprit, mais je ne suis pas encore assez vaillant pour enfourcher le VFR. On se contentera donc d'une petite corvée de bois et d'un autre cassage de graine avec du pain cette fois et même un petit canon de rouge de par chez moi: Beurk, trop froid pour être bon, la température est de 2 ou 3° et le vin rouge à cette température ça peut pas être bon. Ne nous laissant pas abbatre nous allons nous réchauffer avec un petit carajilo, qui est un café arrangé typique de l'Espagne. Nous faisons de nouveau un tour des "camelots" présents et tombons sur des stands français, l'un vends des casques, l'autre des selles. Une petite discussion pour prendre des nouvelles des compatriotes qui ont fait le déplacement et de leurs conditions de route. Ceux qui sont descendu aujourd'hui ont essuyé la neige, apparemment c'était tout juste pour passer Vitoria!
Retour à notre campement, 4 types sont en train de s'installer juste à côté de nous, 2 d'entre eux sont même en train de profiter de notre feu, décidément ça devient une habitude...
Comme le vent ne semble pas vouloir jouer en notre faveur, on décide de déplacer les tentes pour se dégager de la fumée et des morceaux incandescent qui menacent de trouer nos toiles! Une fois cela fait, nous retournons chercher un peu de bois pour la nuit.
Beaucoup d'autres motards sont arrivés dans la journée on peut même assister à l'installation en un temps record d'un campement juste à côté du notre, mais attention, pas juste 2 tentes toutes pourries comme nous, non non, 2 chapiteaux s'élèvent en moins de temps qu'il ne faut pour le dire un groupe électrogène installé à proximité pour la lumière. Le barbecue est à peine installé que des travers de porc sont déjà en train de griller dessus, une dizaine de motos et tentes encadrent tout ça et des motards s'affairent, comme nous la veille, à allumer un feu, brûlant à grandes brassées des journaux pour le faire partir!
Drani et moi retournons faire un saut à Puente Duero, je me cale avec une bonne frite et on se réchauffe tous 2 avec chacun un café solo!
Retour au camp où nous faisons connaissance avec les 4 hurluberlus qui sont venus se coller à nous, ils n'ont pas l'air bien sauvages mais déjà sabotent notre feu, trouvant qu'il ne brûle pas assez, à grand coup de papier et d'épine de pin, ce qui ne manque pas d'asphyxier tout le monde et de maculer les motos et les toiles de tentes de cendres! Apparemment en Espagne c'est une coutume de ne pas savoir se démerder avec un feu, autant on pensais faire pitié en n'arrivant pas à allumer le notre la veille, autant là on commence à se dire sérieusement qu'à côté d'eux on est de vrais pyromanes en herbe...
On engage finalement la conversation avec eux sans trop rien oser dire pour le feu, ils ont l'air de se donner de la peine pour le faire chauffer un peu plus malgré tout. On apprend vite qu'ils viennent tous les 4 de Cadiz (Cadix) et qu'ils ont fait 770km pour arriver là. Ils nous offrent quelques gorgées de ron miel, une sorte de rhum arrangé avec du miel, pas très fort et assez doux... Il est 23h30, et nos nouveaux voisins nous signifient qu'il est temps de se préparer pour aller fêter le nouvel an motard, nous nous rendons donc place pinguïnos (au centre du camp) où une coupe de "champagne" local et 12 pignons de pin nous sont remis contre un des tickets fourni à l'inscription. Les 12 coups de minuit sonnent, et à chaque coup de cloche tout le monde avale un pignon de pin, jusqu'à ce que tout le monde se félicite de ce passage à la nouvelle année motarde et que débute le feu d'artifice. Nous tenterons de nous faire expliquer l'origine de la coutume des pignons de pin, mais en vain...
Mais il se fait tard déjà, et ce soir pas question de faire d'excès, alors dodo pour être en forme demain et surtout pour se remettre de toutes ces émotions!


Samedi 9 Janvier:

9H30, il faut s'extraire du duvet et affronter le froid. Un peu de motivation est nécessaire, mais une fois dehors pas question de trainer pour s'habiller chaudement. Première surprise : il n'y a plus de feu, tout à disparu, il ne reste qu'un misérable tas de cendres tièdes qui recouvre peut-être encore quelques braises... Des malotrus sont passés pendant notre sommeil et dérobé notre bois! On peut donc déjà oublier l'idée de se réchauffer au coin du feu. Un petit coup d'œil au thermomètre de la moto : -4°, et on peut voir la condensation qui a givré à l'intérieur de la toile de tente. Bon si on tentai de se réchauffer en prenant une bonne douche, en plus après plus de 400km et 3 jours dans les bottes et à se réchauffer au coin du feu, ça commence fermement à sentir le coyote! Direction le bloc sanitaire, mais pas de bol, l'eau est glacée. Je renonce et reporte mon brin de toilette. Mais Drani qui lui est un vrai, un dur, un tatoué, se jette sous l'eau glacée. Je me dis qu'il est vraiment allumé et je file donc reprendre l'activité principale du week end : faire de feu!!! Je m'assure que le VFR démarre correctement, même par -4° : ça pête au quart, pas problème! Nos 4 voisins se lèvent aussi et se préparent un petit déj', qu'ils nous proposent de partager avec eux!
Au programme aujourd'hui, balade des drapeaux et free style à Valladolid! Le départ de la balade est à 12H, donc à 11h30 nous sommes prêt au départ avec nos 4 acolytes espagnols. Direction l'entrée du camp (ou la sortie, c'est selon) et nous voilà au beau milieu d'une marrée de moto, nous avançons à l'allure d'une tortue anémique, et rapidement nous ne pouvons plus voir ou commence et ou termine le cortège. Il nous faudra près d'une heure pour gagner le centre-ville de Valladolid qui se trouve à moins de 10km de là. Mais c'est magnifique, des motos de tous les styles défilent sous les yeux ébahis des autochtones descendus dans la rue pour assister au spectacle. Une fois les motos garées, nous nous fondons dans le flot de monde pour aller récupérer les sandwich et le verre d'apéritif qui nous seront remis contre un des tickets reçu à notre arrivée. On se faufile ensuite, difficilement, dans les tribunes pour assister au show free style! Plusieurs "voltigeurs" se passent le relais on procèdent à maintes figures de stunt sous les yeux ébahis des spectateurs. Puis arrive un compatriote sur la piste, Eric Miazga et son attelage insolite composé d'une Yam' et... D'une basquette en guise de panier! La prestation estomaque tout le monde, particulièrement les spectateurs conviés à monter à bord ou bien à s'allonger sur la piste!!!
Une fois le show terminé, toutes ces émotions nous ayant mis en appétit, David (alias DMR) nous emmène dans une pizzéria. Nous passerons le reste de l'après midi à flâner en ville avant de rejoindre le camp vers 18H... Et première chose que nous ferons en rentrant : DU FEU!!! Avant d'aller nous restaurer avec le repas qui nous est offert, au menu soupe de légumes, yaourt aux fruits, verre d'apéro, et un chausson aux pommes qui s'avèrera en fait être garni de légume et de poisson, comme dessert c'est carrément beurk, surtout froid! On poursuit la soirée en échangeant avec nos amis espagnols, pas évident de se faire comprendre, donc on tente de s'apprendre mutuellement les rudiments de nos langues respectives, grosse tranche de marrade (Follar = Niquer, mear = pisser, etc...). Un peu plus tard on peut assister au streap tease place pinguinos, et en revanche nous ferons l'impasse sur la balade aux flambeaux qui démarre à minuit, car demain il faut se lever tôt et reprendre la route! Après quelques verres de Ron - Miel, on gagne nos duvets pour tenter d'être le plus frais possible pour le départ demain!





Dimanche 10 Janvier:

Il doit être environ 4h30, je suis réveillé et n'arrive pas retrouver le sommeil, le bruit des sonos et les rupteurs réguliers qu'on peut entendre au 4 coins du camp m'empêchent de dormir... Il fait froid, j'active donc 2 chaufferettes afin que la température dans le duvet soit plus confortable. J'entends des voix toutes proches de nous, et j'ai comme l'impression qu'on est encore en train de se faire piller notre feu... Je vois le givre au dessus de ma tête ce qui ne me donne pas vraiment envie de mettre le nez dehors pour savoir ce qui s'y passe! Je tente vainement de retrouver le sommeil, mais rien à faire, je suis trop préoccupé par ce qui se passe autour de nous! Je fini par ouvrir ma toile et découvre, comme je le présentais, notre feu lâchement cannibalisé pendant notre sommeil, les 3 coupables ne sont pas loin et je peux d'ici voir que nous ne sommes pas leurs seules victimes, le feu de Roberto, José et Fati ont subi le même sort et un autre encore un peu plus loin! Je me résigne finalement à accepter l'idée, de toutes façons à cette le feu ne nous est d'aucune utilité et je ferais mieux de dormir si je ne veux pas avoir la gueule dans cul pour partir! Je commence tout juste à me rendormir quand j'entends qu'on se dispute en espagnol... Je ressors donc la tête de la tente en maugréant un peu afin de tenter de comprendre ce qui est en train de se passer! C'est Roberto qui vient de faire le même constat que moi quelques minutes plus tôt et qui semble signifier son mécontentement assez fermement. Le ton baisse finalement, mais je ne retrouverai pas le sommeil, anxieux je me dis que s'il sont venus prendre notre bois, pourquoi ne s'en prendrait-il pas à nos affaires ou à nos motos? Après plus d'une heure à tenter de m'endormir et alternativement surveiller les 3 clowns s'affairer à allumer un feu déjà allumé, je décide de me lever. Il est 6 heures, j'ai dormis à peine 4 heures... Je m'habille rapidement, jette un œil à la température : -8°, et constate les dégâts, les 3 manchots pillards, n'ont pas réussi à allumer leur feu et ont finalement abdiqué, ils dorment au pied du feu du campement voisin. Ils avaient pourtant sorti les grands moyens : braises chaudes récupérées un peu partout donc, piles entières de magazines trouvées je ne sais où, et dont les cendres sont venues souiller nos motos et nos tentes... J'hallucine un peu, mais ne me laisse pas abattre, je récupère donc le bois et les braises que je replace judicieusement à l'endroit de notre feu! Et parvient en quelques minutes et sans papier à faire ce que les 3 autres cabron n'ont pas réussi : allumer un joli feu qui tien bien chaud! Après maintes auto-félicitations et mon corps bien réchauffé, je m'aventure dans le camps et visite alors les installations des environs. Certains sont suréquipés, campement balisés - sans doute pour éviter les intrusions nocturnes dont nous avons fait les frais - chapiteaux, groupes électrogènes, sono, etc... Je me prends un petit café sur un stand où quelques noctambules discutent encore et assiste au triste spectacle d'un type affalé contre un arbre en train de rendre tripes et boyaux (tiens, ça me rappelle quelqu'un y'a 2 jours!).
Il est 7h, et je vois la tente de Drani trembler comme si un sanglier s'y était engouffré! "Drani, t'es réveillé???" - "Euh, ben maintenant oui!". Ouf, pas de sanglier, c'était juste Drani. On s'active donc, finalement se lever tôt ne sera pas superflu, je profite du temps que ça nous laisse pour raconter ma nuit agitée! Je jette un œil au programme et constate que le petit déj' ouvre à 7h45. Je file donc chercher 2 plateaux garnis de churros con chocolate, de jus d'orange et de confiture pendant que Drani se réchauffe et garde un œil sur le feu! Le jours se lève doucement et une fois requinqués par ce petit encas on commence par démarrer les motos, afin de les faire dégivrer et on réuni tranquillement nos affaire et plions les tentes.
Sans doute réveillés par nos voix et nos motos, David, José, Manolo et enfin Antonio ne tardent pas à nous imiter.
Vers 10h30 les motos sont chargées et nous disons au revoir à nos compagnons d'un week end avec la promesse de retenter l'aventure dans un an! Nous prenons donc enfin la route, le temps est chargé et il fait encore très froid : -5° et en prime j'ai les pieds mouillés. Au bout de quelques kilomètres seulement nous devons déjà nous arrêter, la buée rend la visibilité impossible et se transforme même en glace au contact de la visière.
Les premier km sont laborieux, et on se dit que ce n'était pas une si mauvaise idée de partir tôt car si ça continue ainsi les 400km vont nous prendre un temps infini... Nous n'avons pas encore parcouru 100 bornes et déjà fait 5 haltes pour débarrasser les visières de la glace qui s'y forme. Je m'énerve tout seul dans mon casque, de ne pas avancer mieux, la fatigue joue contre nous aussi! On marque finalement une longue pause dans un centre routier vers midi pour se réchauffer et prendre un café. Drani est frigorifié et moi c'est pas beaucoup mieux. On se lamente un peu, et redéfinissons quelques éléments essentiels pour mieux se comprendre sur la route et tenter d'avancer un peu plus surement. On reprend finalement la route, à une allure plus modérée cette fois, et paradoxalement les km s'engrangent enfin un peu mieux, nous atteignons Burgos et la température est descendue à -9°. On marque un autre arrêt après Burgos pour ravitailler les montures, manger un morceau et surtout se réchauffer du mieux qu'on peut! Drani vient d'avoir une idée de génie, faire chauffer ses gants à l'aide du sèche main des toilettes de la station service. Je décline rapidement cette innovation afin de faire sécher mes bottes trempées... Autant dire qu'on suscite la curiosité, mais tout ça nous fais bien marrer, et on en a grandement besoin, car la route du matin nous à couté énormément d'énergie!
On déguste un bocadillo, quand soudain notre regard est absorbé par une image qui nous répugne : 2 voitures remorques 4 motos, non non, personne n'est en panne, ce simplement des types qui rentre tranquillement des Pinguinos. Nous osons à peine y croire, les pleutres, nous pestons un moment contre eux avant de passer à autre chose, mais ne comprenons toujours pas ou est l'intérêt dans de telles façons de faire...
C'est reparti, road to the pays basque! On est malgré tout pas trop en retard et devrions arriver en milieu d'après midi d'après mes calculs! Mais c'est sans compter sur le fait que nous roulons sans road book, et avec une connaissance de la géographie espagnole très aléatoire! J'ai repris la tête et éprouve quelques difficultés pour m'orienter, mon tempérament de fonceur, en opposition à Drani, me joue un sale tour quand je décide de me diriger vers Iruña pensant arriver directement à Irun sans passer par San Sebastian! Erreur, nous faisons une déroute de 50km en plein dans les Pyrénées! Après avoir demandé notre route dans une station service du côté d'Irutzun nous repartons dans la bonne direction, en profitons d'autre paysages magnifiques, la route est flanquée sur la montagne, en 2x2 voies. On est loin d'en avoir d'aussi belles chez nous... Nous arrivons enfin à la dernière station avant la frontière, arrêt plein impératif, quand on sait que le SP95 y est 17 centimes moins cher qu'en France! Nous pouvons apercevoir d'autres motards, comme nous qui reviennent de Valladolid, des Italiens qui me disent qu'ils repartent jusqu'à Florence! Ça force le respect. J'en profite pour leur demander à quelle heure ils sont partis de là bas afin de savoir si nous avons perdu beaucoup de temps par rapport à eux. Nous n'avons gaspillés que 30 minutes... Ça me rassure un peu. Drani me presse pour reprendre la route, il ne souhaite pas rouler de nuit et au fond moi non plus! C'est finalement vers 18h que nous arrivons chez Kepa, bien content de pouvoir quitter nos bottes et de prendre une douche réparatrice. Bien évidemment nous avons pris un petit apéro, pour nous remettre de nos émotions, avant de se restaurer toujours dans la bonne humeur ambiante chez nos amis Basques. Les discutions se sont poursuivie tard dans la soirée autour d'un petit digestif avant d'aller littéralement s'effondrer dans les bras de Morphée...


Lundi 11 Janvier:

8h, mon réveil sonne et me tire d'un sommeil d'une profondeur abyssale! Pas question de sauter du lit, mes muscles meurtris par les kilomètres et le manque de sommeil des jours précédents réclament encore du repos. Il me faudra bien 30 minutes pour me lever et me diriger jusqu'à la chambre de Drani pour le réveiller! J'ai la vue encore embrumée et c'est au flair que je me dirige vers l'alléchante odeur du pain grillé qui nous attend sur la table! Le petit déj' se passe lentement, très lentement... Et ce n'est que vers 10h que nous sommes prêts à partir, avec une grosse journée pour finir. Le froid nous épargne pour le moment et nous nous engageons sur l'A64 à quelques minutes d'intervalle avec groupe de 5 ou 6 motos... Nous retrouverons ces motards un peu plus loin sur l'air des Pyrénées alors que Drani souhaite (encore...) faire son plein, moi non, considérant que je peux rouler jusqu'aux environs de Toulouse je décide de reporter mon ravitaillement et me contente d'un petit café en discutant avec les autres motards qui nous disent donc qu'ils reviennent des Pinguinos (tient donc!) et qu'ils sont de Fos-sur-mer! Nous reprenons finalement la route un peu après eux, à partir de là, la température, acceptable jusqu'à maintenant (5 ou 6°) se met à baisser doucement et régulièrement jusqu'à Toulouse. Je garde un œil sur la jauge, et le compteur journalier, 2 buchettes et 290 km, je suis tranquille pour encore environs 50km et laisse donc passer une station service après m'être assuré de la distance qui nous sépare de la suivante : 36km, ça passe à l'aise! On quitte donc l'A64 pour nous engager sur le périph' sud de Toulouse, je viens de passer sur la réserve et plus rien ne m'indique la prochaine station qui devait certainement se trouver en ville, j'ai pas vraiment envie de perdre du temps à m'éloigner des sentiers battus, la température baisse et il vaut mieux pas trop trainer. Mais je commence dans le même temps à m'inquiéter pour l'essence, plus de 30 bornes que je roule sur la réserve, je sais que l'A61 n'est plus très loin et qu'il y à une station à l'entrée, qu'on fini par rejoindre avec un grand soulagement pour moi (même pas peur!!!). Je fais un plein de 20,88L dans un reservoir de 21L : je vous laisse calculer l'autonomie d'une moto avec un verre d'essence (bon allez je vous le dis ça fait 2,4 km)... Autant dire que j'ai évité de peu le retour de la vengeance de la panne d'essence qui pue, et je sais que ça va faire marrer un paquet de monde, surtout ceux qui ont déjà lus d'autres de mes CR... Mais d'un autre côté je me félicite d'avoir visé aussi juste (malgré que je n'ai pas battu mon record qui avait consisté à arriver à la station service en roues libres...).
Bon Drani est complètement givré, euh non frigorifié, et ne souhaite pas trainer ici ou malgré les 1° ambiants il fait un froid polaire à cause du vent! On file donc sous des ciels plus cléments et marquons une autre pose afin de se restaurer convenablement, et toujours le nerf de la guerre : se réchauffer! Nous sommes donc maintenant arrêtés du côté de Carcassonne et avons laissé dernière nous les vents qui balayent le Lauragais! Environ 4 heures de route et nous avons parcourus la moitié du chemin qui nous sépare de nos foyers respectifs! J'appelle ma moitié pour la prévenir de notre avancée mais n'ose pas trop me prononcer sur l'heure prévisionnelle de mon arrivée. La fatigue se fait de plus en plus sentir et influe sur la conduite, surtout pour moi, j'ai la fâcheuse tendance à m'énerver tout seul dans mon casque et Drani me fait remarquer qu'il l'à vu au travers de mes hochements de tête et mes bras levés au ciel lorsque ces P@X%&n d'€n£@!#&s de caisseux me bouchonnent alors qu'il y à 2 voies de libres à leur droite! Effectivement, je ne peux que reconnaitre mon irritabilité devant ce constat et plaide tout de même le fait que j'ai la nette impression que tous les cons on décidés de se réunir par petit groupe de voitures et de camions pour me faire chier quand j'arrive (un peu vite d'accord) à leur hauteur! Parfois l'agacement me pousse même à forcer le passage à grands coups d'appels de phares! Bon ces remarques faites je me fais la promesse intérieure d'essayer de prendre sur moi et de couper un peu. La route se poursuit ainsi rythmée par des moments calmes et un peu plus intenses et quelques pauses jusqu'à un dernier arrêt à une cinquantaine de kilomètres de Nîmes! C'est la dernière fois que nous pouvons nous parler de vive voix avec Drani, car Nîmes marque le point ou nos routes se séparent, Drani poursuivra sur l'A54 vers Salon-de-Provence et moi sur l'A9 puis l'A7. Nous repartons, sans se dire au revoir puisque nous allons tout de même rouler encore un peu ensemble. La densité du trafic croit encore un peu, surprenant pour un Lundi... Beaucoup de voitures empruntent la 3ème voie alors qu'elles ont la place pour se rabattre, ça m'agace un peu, mais je ronge mon frein... Eh, voilà, encore un qui croit qu'il est tout seul, j'hésite un instant à dépasser par la droite... Puis finalement me retiens, je vais tenter d'être exemplaire et de prendre mon mal en patience, malgré tout je lui colle au cul, histoire de lui faire comprendre que je suis là et que j'aimerai bien, si ça ne le dérage pas trop, pouvoir le dépasser... Mais rien à faire je dois subir le caprice de Môoosieur, de ne pas se rabattre entre 2 camions alors qu'il y a 300m entre les 2... Les kilomètres défilent comme ça, jusqu'au ras le bol et la fois de trop, là s'il ne se rabat pas je balance les phares, un boulevard sur la voie qui est à notre droite et Môoossieur insiste encore et toujours, s'en est trop et je lui fait savoir à grand renfort d'appels de phares persuadé qu'il le fait exprès...
La porte s'ouvre enfin, un coup d'œil dans son rétro et je peux voir ses lunettes de soleil, impossible qu'il ne m'ait pas vu, l'espace se fait un peu plus grand encore, mais il ne se rabat pas alors qu'il le pourrait. J'ouvre les gaz et m'engouffre dans le trou de souris qu'il me laisse. Quand je sens le traquenard, je ne peux plus qu'accélérer un peu plus, son capot se rapproche de moi et je suis obligé de venir frôler le muret central, je garde mon sang froid, persuadé qu'il n'est pas assez fou pour me heurter et que ça va passer, j'ouvre encore un peu pour me dégager quand cet âne met son cligno à droite et croise les 3 voies qui le séparent de la bretelle de sortie à moins de 100m devant nous... Un malin je pense, il à certainement dû sentir que si j'en avais l'occase je lui ferais tâter d'mon 45 pour lui apprendre la courtoisie! Ce sombre épisode terminé, Drani reprend la tête et calme le jeu, sage idée me dis-je et je me laisse donc conduire ainsi jusqu'à l'entrée de Nîmes et la bifurcation de nos routes! Un petit salut de la main avant de se quitter et chacun fait route maintenant de son côté.
La nuit tombe, et la température aussi, tiens un flash, merde, c'est pour ma pomme je suis à 160... Je coupe et attends patiemment que l'on m'arrête... Bon rien, ça devait être un automatique et j'ai été pris de face, ça c'est good!!! Par contre ça commence à meuler sévère et on peut voir de plus en plus de neige aux abords de la route. Je tire jusqu'à Orange puis fait une pause pour faire le plein une dernière fois, traverser la station est un calvaire, la neige et la glace recouvrent le moindre centimètre carré du sol, alors je profite de mes grandes cannes et m'avance jusqu'à la pompe en trainant mes pieds par terre façon ski! Je ne traine pas dans la station, il est déjà près de 18h, Marie part au boulot à 19h15 et j'ai bien l'intention de la voir, même rapidement ce soir. Surtout qu'avec la neige la vitesse limite a été abaissée à 120 et certaines voies de circulations sont neutralisées, ce qui n'empêche pas les camions de doubler malgré les interdictions! Autant dire que mon rythme de croisière en à pris un sacré coup!
19H je quitte enfin l'autoroute il ne me reste plus qu'à traverser Bourg-de-Péage et Romans-sur-Isère, mais comme dirait Napoléon : C'est là que ça se corse! La route est à peu près praticable jusqu'à l'entrée de Romans où l'on peut commencer à la voir couverte d'une sorte de mélasse glissante, mélange de sel et de neige. Un rond point à passer, ça à l'air propre, je m'engage tout doucement passe le premier tiers puis sent les 2 roues lentement se dérober vers ma droite et la moto s'incliner, je me paye une petite sueur froide et pose instantanément le pied gauche à terre, quelques appuis plus tard la situation est rattrapée mais je ne fais pas le fier, je modère encore mon allure au risque de me faire railler par les voitures. Les tout derniers mètres sont les pires, le parking que je dois traverser pour atteindre mon box est couvert d'une couche de 5cm de glace, je réitère donc la technique du "moto ski" avec mes grands pieds!!!
Enfin arrivé, non sans mal, mais soulagé je peux enfin embrasser ma petite femme avant de la laisser partir au taf. Repos bien mérité, la moto et les bagages attendrons bien demain!


Épilogue :

C'est sur ces lignes que s'achève le récit de mon Périple avec Drani, qui aura eu la patience de me supporter pendant 6 jours et surtout les cojones de tenter cette folle aventure... Un petit clin d'œil à Gentlemen Driver qui est venu nous saluer et faire quelques km avec nous de Toulouse à Bayonne. Un grand, grand merci à Duchess et Kepa, qui n'ont pas eu peur d'accueillir chez eux, et dans les meilleurs conditions qui puissent être, 2 motards suffisamment fêlés du casque pour parcourir plus de 2000km en plein mois de janvier... On retiendra bien évidement tout ça très longtemps je pense, et malgré les difficultés nous avons pris beaucoup de plaisir à relever ce défi, mais le meilleur CR du monde ne saurait retranscrire tout ce que nous avons vécu et vous n'avez là qu'un condensé de ces 6 jours intenses... J'espère vous avoir fait rêver un peu et vous avoir donné l'envie de vous joindre à nous pour l'an prochain...

Merci d'avoir lu jusqu'au bout!!!



L'album photo est disponible par ici : http://picasaweb.google.fr/feleducax/Pinguinos2010#
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Salut,bravo pour ton cr,moi je dois dire que bien heureusement je n'ai pas eu spécialemnt trés froid,c'étais ma deuxieme hivernal et l'entrainement fait aux millevaches m'a bien aidé.
C'est vrai que le retour sur la neige c'est pas le top surtout que j'avais la remorque derriere......

0la prochaine et pensée à ma belle.....
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